Marie-Etienne GANNERON

Maire d’Emerainville de 1800-1813  

Marie-Etienne GANNERON était un cultivateur sur le hameau de Malnoue , il devient maire d’Emerainville en  1800 à 1813

néalogie de Marie-Etienne GANNERON 

1807 - Médaille accordée en à Mr GANNERON, Maire d'Emerainville pour sa lutte pour la vaccine

 De toutes les découvertes récentes , il n’en est aucune dont l’humanité ait plus à se féliciter que de celle de la vaccine. Il est aujourd’hui prouvé jusqu’à l’évidence qu’elle préserve de la petite vérole par un procédé aussi sûr dans ses effets qu’il est simple et doux dans son action. Les craintes chimériques que l’esprit de parti s’était d’abord plu à répandre sont dissipées; les dangers imaginaires qui avaient été allégués pour affaiblir la confiance , ou pour l’empêcher de naître , sont appréciés ; tout se tait actuellement devant les avantages démontrés de la vaccination : elle a pour elle l’expérience de tous les pays et de tous les jours, le suffrage de toutes les compagnies savantes, l’approbation unanime de tout l’univers médical ; il ne lui reste plus qu’à triompher de l’insouciance de cette portion du public qui semble destinée à s’enthousiasmer pour toutes les erreurs , et à se défier de toutes les vérités utiles.

C’est aux Maires, c’est aux Bureaux de bienfaisance, c’est à tous les amis du pauvre qu’il appartient de vaincre ce dernier obstacle et de détruire enfin dans la classe du peuple le préjugé meurtrier qui lui fait encore négliger ou repousser le bienfait de la vaccine.
Aucun objet n’a jamais réclamé plus hautement la sollicitude de l’autorité publique : il s’agit ici d’étouffer un monstre qui dévore chaque année des milliers de victimes ; il s’agit de fermer un gouffre dans lequel s’engloutit périodiquement une portion nombreuse de la population , et principalement celle sur laquelle
repose l’espérance des générations futures.
Il n’est pas permis de craindre qu’aucun des hommes que leurs fonctions appellent à éclairer le peuple ,qu’aucun de ceux que leur influence met à même de donner une impulsion à l’opinion publique, ne mettent pas au premier rang de leurs devoirs de seconder à cet égard les intentions bienfaisantes du Gouvernement.
Eh ! quel Maire pourrait , sans frémir, marcher sur la tombe d’une victime de la petite vérole , s’il avait à se reprocher de n’avoir pas fait tout ce qui dépendait de lui pour écarter de sa commune ce terrible fléau ?
Par sa circulaire du 8 floréal an 12 , le Préfet a recommandé aux autorités locales de s’attacher surtout à introduire la vaccine dans les collèges et pensionnats, dans les hospices qui reçoivent des enfants , dans les manufactures et ateliers qui en  occupent.
Le succès obtenu par les Maires qui ont répondu à cette invitation est un motif pour qu’il la renouvelle à tous.

Une médaille accordée en 1807 à M. GANNERON , Maire d’Emerainville , pour être parvenu à faire vacciner vingt-huit enfants dans un hameau de sa com
mune, donne à tous ses collègues la mesure de l’intérêt avec lequel le Gouvernement les verra concourir à la propagation de cette intéressante pratique.
Suivant une lettre du Ministre de l’intérieur, du 14 germinal an 12 , des témoignages de satisfaction seront également donnés aux citoyens zélés qui auront le plus contribué à répandre le bienfait de la vaccine.
Les Maires doivent donc avoir soin de signaler au Préfet les personnes de leur commune dans lesquelles ils auront trouvé des auxiliaires actifs, et surtout des auxiliaires désintéressés. Les ecclésiastiques et les officiers de santé sont , en général, ceux à qui la vaccine a eu jusqu’ici le plus d’obligation sur tous les points de l’Empire. C’est entr’eux qu’ont été partagés presque tous les prix honorifiques que le Gouvernement a décernés; c’est par conséquent sur le concours de ces deux classes de citoyens que les Maires doivent naturellement le plus compter , et c’est spécialement sur leurs travaux qu’ils doivent appeler les regards des autorités supérieure

1810 - La charrue à simple cric , invention de Mr Marie-Etienne GANNERON

Extrait  de l’annale de l’agriculture Française Tome XLIII (Source Gallica-BNF)

On doit accueillir les idées neuves et les encourager, quand même leur exécution n’aurait pas encore atteint le degré de perfection dont elles sont susceptibles. C’est ce motif qui a fait surtout distinguer par vos commissaires, dans les essais qui ont eu lieu à Paris le 26 juin dernier, la charrue à cric inventée par M. GANNERON, maire d’Emérainville.

source: conservatoire royal des arts et métiers

Cette charrue, conduite par deux bons chevaux, marchait facilement : elle apparue robuste et propre à des défrichements et a des labours profonds.
L’avantage dont jouit cette machine est dû principalement à la disposition ingénieuse du mécanisme inventé par l’auteur; et dont l’effet est de diminuer ou d’augmenter, depuis deux décimètres jusqu’à quatre, la distance établie entre le soc et le point de tirage, et par conséquent l ouverture de l’angle qui est convenable pour déterminer le plus ou moins d’entrure.
Ce mécanisme consiste dans un cric de rappel, dont le pignon fixé à l’étançon s’engrène dans une crémaillère dentelée. A l’extrémité de cette crémaillère est un carré mobile fer, en qui embrasse le milieu de la haie et qui s attache à la semelle de l’avant-train par une chaîne de retenue. Ce cric se meut horizontalement au moyen d’une manivelle roulant dans la mortaise pratiquée dans l’arc-boutant
situé entre les mancherons, et placée sous la main du conducteur. Il est retenu à son point par une dent de loup fixée au côté droit extérieur , agit avec aisance et paraît atteindre d’une manière satisfaisante le but que s’est proposé l’auteur sous le double rapport de la solidité de l’économie de temps.

M. GANNERON se sert de cette charrue dans une exploitation de huit cents arpents. Il appartient d’ailleurs à une de ces familles honorables, dont les membres se sont fait considérer de père en fils dans la respectable profession de cultivateurs.
La Société lui a décerné une médaille d’or et un dédommagement de huit napoléons pour le dépôt de sa charrue au Conservatoire des arts et métiers. Nous espérons, Messieurs, que cette première distinction ne fera qu’accroître le zèle de M. GANNERON y et que l’engager à perfectionner sa découverte. C’est beaucoup d’avoir eu l’idée d’appliquer le ressort du cric à la marche d’une charrue. En la perfectionnant encore,
l’inventeur de cette charrue aura certainement la gloire d’y attacher son nom.